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 Missives Tardives [Tristan]

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Maxine Stevens
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La pensine
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MessageSujet: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyLun 20 Avr - 23:32


Missives Tardives






    La pesanteur ne semblait plus avoir d'effet sur ma démarche. Longtemps j'avais pressé la pendule dans l'espoir que tous retrouvent la candeur de leur drap; me permettant ainsi de me laisser déborder par mon désir foudroyant de te retrouver; une nouvelle fois. Mes pas se firent plus amples, plus rapides. J'eus presque l'impression qu'ils ne touchaient plus le sol, ce dernier alerté par mon excitation s'étant incliné sur mon passage. Rasant les murs, défiant les corps spectraux ensommeillés qui déambulaient comme des âmes en peine, j'avançais, plus vite. Trop vite. Sans doute avais-je attendu ce moment durant la journée toute entière; sans doute m'étais-je languie de toi. Toi dont jamais je n'avais pu détailler le visage, dont jamais je n'avais pu embrasser le nom de mes lèvres diaphanes. Mais qu'importe; j'avais besoin de cette missive, besoin d'en susurrer les quelques mots avec comme seul auditoire, la lune et son sourire enfantin.

    Lasse de toutes les suppositions que j'avais pu formuler jusqu'à présent, j'accélérai davantage le pas. Mais c'était inutile; les portes de la grande bibliothèque, recueil si l'en était des merveilleuses créations des esprits de nos aïeuls, se dessinaient déjà à travers la pierre grise et entaillée par le temps. Impatience, je me frayai un passage sans plus précaution; contemplant d'un œil instigateur les rayons interminables, terrain de jeu favoris de nos échanges. Les derniers mots de ta précédente missive me donnait les prémisses du titre de l'ouvrage dans lequel j'aurais loisir de trouver la prochaine. Énigmes passionnantes et pleines de surprises, elles étaient devenues coutumières, telle une paraphe inimitable qui me laissait fébrile et grisée.

    D'un pas sûr et félin, je courrai presque entre les étagères; laissant mes prunelles parcourir les titres à une vitesse folle. Où était donc ce livre auquel j'avais songé en premier lieu lorsque j'avais reçu ta dernière lettre ? L'aurais-tu dissimulé afin de mieux me faire perdre le peu de raison qu'il me restait ? Tremblante, un frisson naquit dans le bas de mon dos lorsqu'enfin, mon regard s'arrêta sur l'objet de ma tourmente.Tu avais alors écrit : L'or ne rend pas heureux; il rend seulement plus vif encore l'homme qui entre dans son jeu... Nul doute possible; je saisis avec avidité La naissance du vif d'or. Fiévreuse, je fis glisser avec précaution les pages du manuscrit sous mes doigts. Mais une irrégularité dans le rythme du papier m'arracha un sourire de satisfaction.

    L'enveloppe était cachetée, bien évidemment. Le sceau représentait un aigle; le mien était celui du lion. Voilà en quoi se résumait ce que je savais de toi et ce que tu savais de moi : notre maison. Était-ce parce que je t'avais jadis parlé de Quidditch que tu avais choisis cet ouvrage et non un autre ? Avais-tu noté ce détail insignifiant que je n'avais pu m'empêcher de laisser filtrer ? Je l'espérais inconscient, désireuse d'approfondir cette ébauche de lien que nous avions tissé, maille après maille. Je brisai le sceau, laissant à un millier de parfums le soin de me chatouiller les narines. Je pus clairement discerner les effluves du matin, la rosée, les fleurs encore closes et toi; senteur inconnue et pourtant si familière. Mes yeux avides parcoururent les boucles parfaites, savourant chacune des métaphores que tu employais, chaque situation dans laquelle tu me plongeais...

    Instinctivement, je saisis plume et papier avant qu'elle ne vienne gratter avec frénésie le parchemin. Et en voici un extrait.

    J'ai, depuis peu, réfléchi à une effrayante éventualité. Chacune de tes lettres est pour moi l'astre indispensable de mes journées; elles sont les rayons magnifiques et chaleureux d'une présence que je n'aurais pu imaginer auparavant. Douces et rassurantes, elles ont su faire de cet échange une agréable priorité. Pourtant, chaque nuit, une sempiternelle question vient déranger mes songes; et si cette correspondance venait à cesser, à s'essouffler, en qui trouverais-je le confident invisible et indispensable que tu es devenu ? Réflexion sans doute candide et naïve, elle ne cesse de me tourmenter, bousculant dans mon esprit d'hypothèses que je ne souhaite pas voir germer.

    Aujourd'hui encore je croise le fer avec un monde incompréhensible qui me semble parfois dérisoire, alors pour trouver mes prochaines interrogations risibles et puérils, il suffit de suivre le dragon bleu. Sur ces quelques lignes je te laisse à tes suppositions, en espérant que la prochaine fois encore, je serais amenée, moi aussi, à me pencher sur tes si improbables énigmes...

    MS
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Tristan E. Everwood

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MessageSujet: Re: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyMar 21 Avr - 1:29



« On aime à deviner les autres, mais l'on aime pas à être deviné. »
La Rochefoucauld



    Le regard vrillant sur chaque mouvement des branches d’arbres qui se balançaient de gauche vers la droite puis de l’ouest vers l’est, le jeune homme aux reflets de bronze se remémorait toutes ses petites aventures de ces derniers mois, depuis son entrée au collège de sorcellerie. Les temps avaient changés, le temps en lui-même ne cessait de s’écouler et de s’écouler encore telle la magnificence d’une cascade digne d’un des plus beau lagon du monde. Indescriptible et louable, Tristan tenait en main - encore et toujours - ce livre de Platon qu’il ne cessait de lire et relire. A force du temps, ce vieux manuscrit - hérité de son arrière grand père - aux louanges ancestrales, dépeignait un manuel dont les pages avaient jaunis avec le temps. Cette œuvre couchée sur papier avait l’illustre manière de démontrer que la mort et la vie était instinctivement liées d’une certaine manière. Ainsi son auteur émettait l’idée résolu que lorsqu’un enfant venait au monde, cela était une souffrance et que tout à son contraire sa fin sans fin sans précédant était une simple délivrance. Où pouvait bien le mener cette thèse dépourvus de sens, surtout pour un simple individu n’étant guerre intéressé ? Le questionnement n’avait pas lieu lorsqu’on parlait de réflexion réfléchit à Tristan Everwood. Non, la réponse a cette question, l’amenait à penser a cette relation anonyme et sans visage, car s’il retranscrivait sur un bout de parchemin des phrases emplies de métaphores sincères et pensives, il n’aimait aucunement se dévoiler à autrui.

    Et pourtant. La douce entente entretenue par le biais de simples missives laissait déjà sous entendre et apparaitre qu’il se délivrait de son voile de son mystère, mais il n’en était pas vraiment encore le cas. Chaque renseignements qu’il échangeait avec sa correspondante - avec le temps il avait vite compris qu’elle était de nature féminine - lui apportait un peu plus de connaissance sur son identité. Elle était son énigme, pas vraiment, mais manière de parler pour un taciturne bien trop imaginatif et écrivain en herbe.

    Assis sur le rebord d’une fenêtre de la tour de sa maison, le Bleu et argent se redressait tout en observant la couleur nacre et gris allante d’un ciel sans étoiles, ornée de nuages a la couche épaisse. La pluie ne ferait pas attendre sa présence, et rien que pour cela l’ange rigolard rebroussa son chemin, vers l’intérieur de la tour des oiseaux érudit et chanteurs du domaine e Poudlard, là ou quelques années plus tôt sa défunte mère, venait elle aussi suivre le cursus scolaire. Mains dans les poches, l’ermite solennel vint parcourir les marches vers la sortie de la commune. A peine un pied vers le portrait, qu’une bande de jeunes filles issue de la première année, s’esclaffèrent a lui montrer leurs plus beau sourire. Loin de s’attarder sur leurs attentions ennuyeuses et dont il ne remarquer strictement rien, Tristan se laissa guider par son envie soudaine de répondre à son « inconnue », son secret poétique.

    Couloirs désert, silence platonique, bruit de pages qui se froisse sur la pliure d’un bouquin, chuchotis prémédités, rencontre silencieuse ; la bibliothèque du cinquième étage était devenue leur recueil d’échanges. Certain de ne pas se faire remarquer, le jeune mystérieux poussa doucement les portes du dédale littéraire, endroit de sa solitude première. Le Serdaigle parcourus chaque rangée de la vaste salle littéraire où régnait un climat d’innocence et de travail parfait tel un violon s’accordant avec les mouvements vifs de son archet. Le brun s’arrêta droit au fin fond de la pièce, prenant place en s’appuyant d’un léger appui contre le mur de brique ancien, couleur de nacre. Une plume fine à la main, le Everwood se mit alors à sa réponse - dont vous pourriez lire quelques passages -.


    « Le temps n’est guerre encore à ce que je ne cesse de t’écrire. La force dont je fais usage pour te répondre n’est pas une corvée mais un plaisir dont je te réserves les attraits. La confidence de nos écrits est un « phénomène » qui me surprend, moi l’ermite solitaire et obstinée a mes heures. A de nombreuses reprises l’envie de comprendre l’humain m’est passé par l’esprit, tel une tempête qui est juste de passage dans une ville complètement déserte. La question de l’humanité chez l’homme n’est pas non plus ce qui revient le plus dans son comportement. Non bien au contraire, l’homme – au sens d’une généralité banalisée s’entend – ne se représentera que seul dans une contrée. L’assouvissement de sa victoire propre et de ses intérêts personnels prendra toujours une énorme ampleur à ses yeux. Il est vrai que tout humains, normalement constitué ne prétendront le contraire, ou bien il ment ? L’action véridique ne sera que le revers de sa médaille. L’humain ne prend conscience de ce qui importait le plus dans sa vie, le jour il s’avers le perdre.

    J’espère encore que tu sauras, une fois de plus déchiffrer mes longues et impossible énigmes parfois complètement dérisoires. Les lignes de ta plume, ne doivent aucunement avoir raison de tes soudaines interrogations. Sur ceux que l’histoire des ancêtres te donnes le souvenir du pouvoir de la naissance de la magie. ».

      T.E
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Maxine Stevens
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MessageSujet: Re: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyMar 21 Avr - 10:56


    Je rêvais... Perdue dans un dédale sans borne, sans règle; berçant mes pensées vagabondes d'une excitation que je ne connaissais pas. Ceux qui m'entouraient auraient bien pu se tordre de rire que je n'en aurais pas cerner la cause. J'étais ailleurs; dans un monde que nul ne peut m'ôter; un monde où l'imagination est la seule limite; mon monde. Je songeais une fois encore à la dernière lettre de mon correspond. Malgré la répétition de nos échanges, la fébrilité dont je faisais preuve était intacte, pure et non consomptible. Je ne m'étais jamais lassée, pas à un seul instant j'entrevoyais une fin à cette correspondance; j'aurais voulu qu'elle continuât éternellement. Cette éventualité m'arracha un pincement au cœur; je le sentis se tordre dans ma poitrine, en proie à la plus odieuse des émotions : la solitude. Si éternel était vraisemblable dans mon cas, cette notion absente dans l'esprit de l'auteur me ramenait inexorablement à imaginer l'existence qu'une chimère telle que moi pouvait espérer mener. La fragilité de l'homme, son éphémère caractère, faisaient de lui le plus précieux des joyaux. Il l'écrivait d'ailleurs avec tant de génie : L’humain ne prend conscience de ce qui importait le plus dans sa vie, le jour où il s’avère le perdre. Et si jamais on ne vient à le perdre ? Et si chaque jour durant, l'on peut être certain de retrouver ce qui nous importe le plus ? Le sait-on jamais que cette chose ou cette personne était-elle qui comptait le plus à nos yeux ? Le corollaire de cette si douloureuse vérité n'a de sens que si l'on imagine le temps comme une rivière plutôt que comme un sablier. Immuable, l'eau s'écoule lentement, jour après jour, animée par une monotonie fade et déprimante. Le sablier, quant à lui, inspire le doute et l'excitation; il presse et inquiète, rendant chaque instant si précieux. L'éternité, c'est long…surtout vers la fin. Voilà ce qui me traversait à présent l'esprit. Mon père m'avait soufflé quelques mots avant que ses lèvres ne soient léchées par les flammes : tu 'étais l'image parfaite d'une poupée de cire; déesse sublime immortalisée dans le marbre pour l'éternité. Me résumais-je de la sorte ? N'étais-je donc que cela ? Un corps émancipé des effets du temps ?

    Mes réflexions égoïstes se dissipèrent brutalement lorsque la voix criarde et désagréable de notre professeur de potion parvint à mes oreilles. Jadis, les journées me paraissaient si courtes, si fugaces; mais à présent, j'avais l'irrésistible envie de la trotteuse se mette à courir dans le cadran de la grande horloge. J'avais besoin de partager mes pensées avec cet homme que je ne connaissais, besoin de me délivrer d'un fardeau invisible qui faisait du temps mon bourreau. Ce carnaval intime, où loups et masques jouaient de leurs plus belles plumes afin de mieux nous tromper, avait progressivement pris des allures de confessionnal. J'aimais tant cet anonymat, cette absence d'identité qui rendait ce jeu plus attrayant encore. Comment pourrais-je un jour plonger mes prunelles dans les siennes si le hasard nous amenait à nous rencontrer ? Aurais-je le courage de lui parler ? J'en doutais; incapable d'imaginer le bleu et argent pourvu de traits réels et palpables. Je ne m'étais pas attachée à lui donner un visage, je ne souhaitais connaitre que sa plume et ses pensées que j'étais, je l'espérais, la seule à savourer.

    Le temps s'écoula; lent, moqueur; comme à son habitude. Les rires et les murmures chantaient à mes oreilles; mais je ne les percevais pas, car je n'étais pas présente. Ils finirent par s'éteindre; encore une fois. Plus calme et plus posée que la veille, je décidai de prendre mon temps; faisant naitre en moi cet habituel enthousiasme.Cultivant une patience que je ne me connaissais pas; je saisis enfin l'ouvrage auquel m'avait conduit mon correspondant avant d'en feuilleter les précieuses pages; agressée de ci de là par des mains malhabiles et peu précautionneuses. Après que mes yeux aient parcouru les venelles tracées par sa plume expertes encore et encore sans jamais sans lasser; je saisis à mon tour le parchemin...

    Longue et tumultueuse fut la route qui conduisit l'homme à la conscience; mais insaisissable est celle qui pourrait le mener à la raison. Je n'ai jamais cru en l'homme; et lui n'a jamais cru en moi; ainsi, je peux me permettre de dire sans outre précautions que l'homme, à travers son histoire et ses actions, s'est montré lâche et égoïste. Lâche car toujours il a été effrayé par ce qu'il ne connaissait pas; égoïste car comme tu le soulignes si bien "L’assouvissement de sa victoire propre et de ses intérêts personnels prendra toujours une énorme ampleur à ses yeux." Seulement, s'il fallait lui trouver une seule qualité, ce serait sans nul doute son caractère éphémère et provisoire; car c'est en cela que tient toute le beauté de l'humanité.

    Tes réflexions sur le monde me laissent songeuse. Tes pensées lourdes de sens et créatrices me paraissent si fragiles au milieu de ces quelques lignes. Ne devraient-elles pas prendre place parmi ces ouvrages qui nous entourent ? Ta vision est animée toute entière par une connaissance pure et aiguisée, mais ne devrais-tu pas les confier à d'autres que moi ? Il me semble égoïste de les garder pour moi seule, tous devraient avoir la chance de voir le monde à travers tes yeux.

    En espérant pouvoir avoir un jour la chance de te comprendre comme tu comprends ce qui t'entoure; je te laisse tout loisir de contempler l'arrogance de certain à travers l'ombre de notre histoire.

    MS
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MessageSujet: Re: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyMar 21 Avr - 21:28


« Je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. »
Anselme


    L’ascenseur de la vie ne s’interrompra t-il jamais ? Poursuivra t-il sans fin les couloirs d’une simple vie, où la douleur entre en son unique cœur de vie ? Tournera t-il sans rupture autour du sablier du temps emplis de ces grains de sables tous méconnaissable a l’être humain ? Aucune réponse n’est encore donnée comme envisageable car seul le temps apportera à l’individu sa réponse attendue. C’était bien connu, les temps adoucissaient les mœurs comme chacun trouvait midi à sa propre porte. Absence, solitude, plénitude, souffle d’une respiration quelques peu rythmé par l’effort de magie produite, Tristan reconnaissait bien là les vestiges et les talents de la professeur de métamorphose. Assis au milieu de la salle, sur la droite près de la fenêtre, le modeste individu ne croyant pas en ses propres dons, avait le regard fixe bien qu’ailleurs a vagabonder entre les pensées de sa mémoire d’antan et ses souvenirs bien que brefs de la lettre que lui avait adressée, la prétendue lionne signant sous les traits de « MS. ». Rien de plus étrange de converser au-delà d’un écrit qui pouvait faire l’objet d’une plaisanterie douteuse et très enfantine. Cependant, les phrases qu’ils s’échangeaient été bien trop sérieuses et respectable pour être une farce de mauvais goût – ce qui ne serais guerre arrivé, puisqu’il en aurait décelé la duperie. Toutes ces bribes et ces parcelles de souvenirs naviguaient entre des ports inconnus, tout comme Ulysse avait perdu le chemin premier de la ville d’Ithaque. Perdu entre de longs flots, abandonné au son de sa musique de pianiste solitaire, il se devait de reprendre le bout du fil de son raisonnement, pour qu’une fois de plus la raison l’emporte sur les mots de sa douleurs. Le cours de magie venait enfin de se terminer, et d’un geste furtif il se leva en guidant son chemin vers celui des corridors où prônaient tous les tableaux que l’on pouvait imaginer dans un musée, hors connexion moldue évidement.

    Le labyrinthe du Minotaure n’avait pas son pareil tout à coté du resplendissant domaine de Poudlard. Rien ne se ressemblait vraiment, rien ne prenait les mêmes formes deux fois, toutes œuvres avaient son message, celui dissimulé au fond de l’âme que son créateur avait voulu peindre, tel un message de « secours » adressé dans un bouteille de verre jetée à la mer. De sa démarche pondérée et souple, l’ange rigolard bifurqua au tournant du Grand Escalier, chemin principal de cet énorme dédale à la solution du fil de la légendaire Arianne. Sur sa route il croisa des visages qui ne lui rappelaient rien, et d’autres auxquels il affiliait un sourire ou un adjectif qualificatif. Des sourires lasses, des ricanements dû a de simples rumeurs de passages, des excès de colères frappants, des scintillements de rires cristallins déformants la sons des vastes et longs couloirs sans fins. Voilà ce qu’il entendait en bruit de fond. Descendant deux a deux les marches de l’escalier n’en « faisant qu’à sa tête », le jeune brun trouva enfin la direction avec laquelle il pourrait enfin trouvait refuge à ses propres songes, ceux qui animaient son cœur de virtuose humble et passionné de littérature tout en modérant ses paroles si grave étaient elles à certaines heures : Le terrain de Quidditch. Ce sport qui avait donné de la liberté à son trait de respect du jeu et des règles mais aussi sa détermination sans borne, mais dotée d’une envergure cachée sous une carapace de bon sens et de mystères insondable.

    Terrain fertile et verdoyant, spacieux et limité sur terre à son contraire dans les airs, Tristan franchissait enfin, les portes du terrain du sport du domaine du collège de sorcellerie. Gradins en hauteur, lui sur terre, rien ne valait un bon coup de balai magique pour monter visiter ces tours sculptées en bois d’une odeur mélancolique et charmée d’une teinture faisant honneur aux quatre maisons dominant les couleurs du drapeau officiel de Pourdlard. Bleu, vert, rouge et jaune, des couleurs primaires pour le nom de quatre sorciers de légende. L’oiseau sauvage qu’il était eut recourt à un sortilège très simple tel qu’ « Accio », pour que son éclair de feu arrive à lui. Quelques minutes plus tard, prostré sur un banc des gradins prônant les tons de sa maison, le Serdaigle daigna enfin sortir une fois de plus sa plume et un morceau de parchemin vierge. Fermant les yeux l’espace d’un instant qui semblait lui paraître une éternité, le Everwood les rouvrit en rivant son attention sur le papier d’une teinte beige. Ce dernier était vide, tout comme lui et puis …


    « Tout comme l’homme je suis un éphémère maître chanteur, emplis de promesses mais aussi d’éternelles erreurs qui ne pourront être réparés dans un avenir soudain et franchissable. Je suis un simple idéaliste, qui vit selon certaines sources et certains dires, dans un monde complètement opposé au reste de mes semblables. Je crois en l’homme et au renouveau de son caractère lâche. Si mes pensées te laisses songeuse, cela a pour signification que tu y réfléchis avec rigueur et douceur. Aucune personne croit en toi dis tu ? Et bien j’inverse la tendance de cette habitude, et me permet d’énoncer que d’une manière littéraire, la croyance ne provient pas d’autrui mais bien de toi-même. Et si pour cela, il te faut un centre d’impulsion d’espoir, je t’encouragerais. Mes métaphores ne sont qu’une vaste chimère pour certaines connaissances de ma génération. N’important que peu de connaissance a la conscience de nos jours, mes écrits et mes dires n’ont tout bonnement par leurs moindres places a coté des grands auteurs des lignes que nous lisons. Les ouvrages des anciens restent seuls un échappatoire pour l’homme lâche dont tu fais mention dans ta missive.

    Il me tarde de découvrir ton prochain message d’harmonie aux songes de l’histoire Antique, celle des dieux aux grandes épopées et guerres étoilés. Et garde à l’esprit qu’à la naissance on clame une innocence et qu’à la délivrance tout ce que l’on demande c’est de l’écoute ».


        T.E

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MessageSujet: Re: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyMer 22 Avr - 0:25


    A pas feutrés, j'étais entrée dans le dortoir. Une désagréable odeur me fit me pincer les narines. Une jeune sorcière venait de déposer sur cou quelques gouttes d'un parfum dont j'aurais préféré ignorer l'existence. Elle s'aperçut de ma présence lorsqu'elle se tourna vers le miroir sur pied. Elle émit aussitôt un petit gémissement plaintif; mais c'est son cœur qui hurla sa surprise à mes yeux. Ce dernier semblait avoir pour un temps perdu la raison, s'accélérant ses battements à son paroxysme. Sa frayeur fit germer au bord de mes lèvres pâles une ébauche de sourire. Ce si furtif mouvement me fit prendre conscience des jours qui s'étaient écoulés depuis la dernière fois que je m'étais adonnée à cette activité. Je balayai aussitôt ses pensées spleenétiques de mon esprit, bien décidée à profiter des lieux. En effet, je pouvais prétendre à une rarissime absence de celles avec qui j'étais censée partager le dortoir; unique pièce que j'avais pris l'habitude d'éviter la nuit.

    Allongée sur le lit impeccable dans lequel je ne m'étais pas glissée depuis près de trois années, je faisais glisser mes doigts sur l'étui de velours. L'instrument qui y siégeait, je pensais ne jamais pourvoir y toucher de nouveau. Pensive, j'observais l'objet, perplexe. Étais-je réellement prête à faire vibrer ses cordes fragiles ? Les sons qui en émaneraient seraient-ils aussi fluides que par le passé ? Mais je n'eus pas le temps de m'attarder en supposition; un groupe d'or et vermeil remonta dans la salle commune et prit le chemin du dortoir. Plusieurs des filles qui le composaient se vantaient de ne pas aller en cours, préférant profiter des dernières douceurs de l'été. Je me levai aussitôt, entamant la descente des marches de pierre. Aussi furtive soit ma démarche, elle n'était pas encore en invisible et à peine avais-je disparu dans l'encablure de la porte que déjà des remarques acerbes se répercutèrent contre les murs humides et hostiles : "Nan mais tu y crois ? Qu'est ce qu'elle pouvait bien faire là ? Ça fait des lustres que je ne l'ai pas vu dans le dortoir..."; "Par Merlin je suis certaine qu'elle fouillait dans nos affaires..."; "De toutes façons elle est pas nette... Ce qu'on dit sur elle doit être vrai..."

    Je m'éloignai à toute hâte, tentant de faire de mes pas le carcan de ma colère. Je sentais en moi un brasier incommensurable se raviver, léchant mes entrailles jusqu'à me faire perdre mon sang froid; sans aucun jeu de mots de mauvais goût. Il était curieux de voir comme la courbe des émotions pouvait s'avérer fragile; j'en avais la preuve irréfutable depuis quelques temps; mes humeurs changeantes et dangereuses m'empoisonnant la vie plus qu'à l'accoutumée. Les couloirs bondés grouillaient d'élèves fébriles et excités. Tous attendaient avec impatience le premier match de Quidditch de la saison. L'effervescence qui baignait les lieux me permettait presque de passer inaperçue. Les pans de ma robe de sorcier se mêlaient à ceux des représentants des quatre maisons alors que je m'attardais à en respirer les parfums. Une multitude de senteurs; telles un balai merveilleux et coloré qui emplissait ma tête d'une agréable fascination. J'étais bien incapable de les reconnaitre pour la plupart; mais certaines savaient retenir mon attention. Il y avait par exemple cette jeune femme qui siégeait deux rangées devant moi lors de nos cours de potion. Elle était timide mais brillante; appréciée de tous les professeurs. Son cœur en était presque exubérant, tant sa soif d'apprendre était grande. Mais il y avait également l'attrapeur des or et noir, celui là même dont les traits malmenaient les jeunes femmes, absorbées par sa beauté insolente. Il sentait l'herbe fraichement coupée et la brise d'automne qui ne soufflait à cette saison qu'à plusieurs dizaine de mètres au dessus du sol.

    C'est alors que les effluves sucrées d'un bleu et argent vint troubler mes résolutions. Je sentis en moi bouillir une curiosité que je jugeai alors de malsaine. Je connaissais ce parfum; trop bien sans doute. Une liste de prénoms défila devant mes yeux grands ouverts tandis que je m'étais retournée, observant incrédule cet élève de dos qui s'éloignait dans cette masse informe et obscure. En quelques secondes, il retrouva l'anonymat et sa silhouette s'évanouit dans le dédale des corridors. C'est lorsque mon cœur se serra que je compris enfin à qui appartenait les courbes fantomatiques qui avaient dansé sous sa robe de sorcier...

    Le soir même, je m'interrogeai sur la pertinence de cette vision et sur les effets qu'elle pouvait avoir si mon correspondant venait à comprendre que je me trouvais à présent sur la ligne de démarcation. Un pas de plus et son loup tomberait, mettant un terme à notre intime carnaval pour retrouver la froideur d'une vie sans lui. Je me perdais en suppositions, en hypothèses... Cruel dilemme auquel j'étais confrontée, alors que je n'entrevoyais aucune issue heureuse. Mais j'avais fini par tirer des leçons de ses tendres réflexions. Si la vérité possédait parfois un goût amer, même la plus fugace des impostures finissait par être démasquée. Je devrais donc lui dire; avouer ce crime que je ne voulais pas commettre; transgresser des règles que je m'étais moi même imposée. Contemplant les ouvrages de mes pairs en quête d'une décision, je finis par me munir de ma plume et confesser le plus terrible de mes pêchés.

    Ta sagesse n'a d'égale que la perfection de ta vision sur le monde. Je suis consciente de l'incohérence de mes dires et pourtant, je ne peux m'empêcher de croire en la véracité des arguments que tu avances. Chacune de tes réflexions est comme une délicieuse affirmation; élevant au rang de connaissance ce que je pensais être de simples croyances. Et c'est donc bien malgré moi que j'imagine avoir brisé notre entente tacite, bafouant les limites que nous nous étions mutuellement fixés. Car même si je ne connais tes traits, j'ai l'intime conviction que sous peu j'aurais déchiffré l'énigme qu'est devenue ton identité. Loin de moi le désir de mettre un visage sur ces si merveilleuses pensées et pourtant, le hasard, sournois et malhonnête, a ce matin frappé à ma porte. Sauras-tu un jour pardonner la fourberie de notre espèce ? Je l'espère de tout mon être alors que je préfère me reclure loin de la foule de peur de percevoir une fois encore cette silhouette fugace et irrépressible qui m'est dorénavant familière.

    MS


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MessageSujet: Re: Missives Tardives [Tristan]   Missives Tardives [Tristan] EmptyMer 22 Avr - 22:51


« Le destin pose deux doigts sur les yeux de l'homme, deux dans ses oreilles,
et le cinquième sur ses lèvres en lui disant : «Tais-toi.»
».


    Si petit peut paraitre l’être et si grand peut en être sa pensée. Munit d’une constance et d’une légèreté sans borne, sans limite ni barrière, la pensée prône son idée primaire comme les couleurs d’un ciel sans nuage danse dans le monde d’en haut. Elle est le maitre de notre conscience, source de nos envies et de nos convictions. Et pourtant l’humain continue de désespérer dans sa soif d’impatience à découvrir, à mettre un visage sur l’inconnu, un mot sur un silence, un son sur une mélodie et un néant sur un trou béant. Rien n’est plus compliqué que l’existence d’un mystère, surtout si le lien que vous entretenez avec ce secret est étrange et poétique.

    C’est avec un soudain air nonchalant et moins rapide, que le jeune ermite se décida a quitter les gradins ornés de la couleur de sa maison, celle qui l’avait accueillit en son sein lors de sa première année. Bleu et argent, renommée pour son érudisme et son sens de l’imagination, la maison de Rowena Serdaigle avait su montrer au brun ses qualités dominantes en matière artistique et créatrice. Tout comme l’oiseau sauvage de l’Amérique du sud, Tristan prenait à cœur la liberté de pensée et de mener sa barque en laissant loin derrière lui, les facétieuses et indélicates remarques a deux sous, qui aurait fait rire sa défunte mère. Fervent adepte de ne croire guerre aux apparences douteuses comme trompeuse, le Everwood descendit d’une façon tout à fait posée les escaliers apparentés aux gradins du stade de Quidditch. Le chemin du retour s’avérait être bien plus silencieux et agréable que celui effectué en début d’après midi après les cours de métamorphose. Doucement mais surement la tonitruante horloge à la prestance ancestrale retentit de manière si forte qu’elle fit fuir les quelques rapaces du parc qui asticotaient et rongeait les choux du jardin de ce bon vieux Garde de chasse. Levant la tête vers le sommet de la tour de l’entrée principale du château, puis pointant son regard vers le ciel brumeux a la couleur grisonnante, Tristan aperçut un point clair dans cet amas de couleur de plafond changeant. Un hululement cristallin et faible bien que mélodieux se fit entendre. Un cris d’animal bien familier a son oreille, un murmure qu’il adorait entendre lors de ses moments de solitudes interminable, celui de son volatile de toujours, Lindell. Cette dernière vestige d’une rencontre hors du commun avait le style et la grâce recherchée pour l’espèce à laquelle elle appartenait. La hulotte et son maitre étaient bien semblable, possédant un peu prés la même équation caractérielle. Formant un cercle autour de l’ange rigolard, le volatile, prônant un plumage d’un blanc feutré hors du commun, se posa délicatement sur le bras ferme de son propriétaire. Picorant affectueusement l’extrémité des doigts pales du jeune sorcier, ce dernier la gradua d’une légère caresse au sommet fragile de son crâne.

    Après ces quelques minutes d’échanges affectueux, l’éternel taciturne réceptionna le paquet que lui avait porté la tendre chouette. Un avoir dont il ne fallait aucunement douté, celui d’Epicure. Ce grand et talentueux auteur grec, qui faisait d’une vie exécrable un vrai petite paradis digne du jardin d’Eden que les divers chrétiens et croyants vénèrent et énoncent dans la bible. Un sourire apparent aux commissures de ses lèvres, le virtuose repris le chemin vers la tour des Serdaigle où il pourrait de nouveau écrire a la grande muse de l’anonymat à laquelle il s’abandonnait a retranscrire sur papier ces lourdes pensées dotées d’un réalisme parfois totalement débordant d’amertume comme d’optimisme complètement démesuré. A fur et à mesure qu’il empruntait la route quotidienne au retour vers la salle commune, l’humble fataliste se rendit compte que tout un tas d’élèves s’arrêtaient sur sa personne en lui adressant des sourires niais, des attentions sincères et incomprises, des regards envieux et furtifs, des clins d’œil insupportable et des chuchotement fusés sur son passage. Tout cela de la part de personne qu’il ne connaissait même pas. Solitaire et mystérieux, vagabond de liberté et calme au raisonnement, le musicien au regard d’ange déchu ne s’attachait aucunement à autrui et seul sa main droite suffisait a compter les personnes auxquelles il accordait la moindre importance. Pressant le pas vers la tour qui constituait la salle commune des Bleu, Tristan franchis enfin le silence à sa délivrance de gestes et de regards. Salle commune déserte, ou juste le bruit des buches brulées régnait, il s’installa sur l’un des nombreux canapés aux couleurs teintés d’un bleu nacre, qui jonchaient dans la pièce et ouvrit le livre en son milieux de texte.


    « Ma sagesse ne vaut pas grand-chose, si ce n’est qu’un grain de folie dans l’existence du monde et dont par déduction celui de l’homme. Il était presque irrévocable qu’un jour le début de nos identités se dévoilent enfin, quoi que nous demeurons toujours des pseudonymes, par nos initiales de correspondance, nos mots et notre langage et surtout par nos maisons respectives. Il y aurait toujours cette parcelle de vous-même, ou le danger et la peur de l’inconnue prendrait le dessus. Il y aurait toujours une personne étrange et spéciale qui vous fascinerez plus que toutes les autres sur l’univers. Après tout ce qui vous fascine vous façonne et ce de manière récurrente, comme le ferait le soleil en éclairant la terre. Le pardon est similaire. Ce n’est pas une erreur, mais juste une coïncidence, un hasard comme l’abeille qui décide de butiner du lilas et non une jonquille en pleine mutation.

    Quand à la fourberie, il n’y a pas vraiment de signification précise, si ce n’est que si l’on en croit les souvenirs et actes d’antan, cette qualité a permis de faire des heureux comme des malheureux. Ce bon vieux Molière avait une paire d’intelligence pourvue d’envergure et de logique impossible à cerner. Comme si les « fourberies de Scapin » n’en faisait un magnifique tableau de moral. En attente d’un prochaine réponse, je te laisse avec le contentement d’une vie, les heureux de ta vie qui j’espère n’est pas aussi dramatique que l’aura été une partie de mon existence de sorcier taciturne, étrange et impossible musicien.
    ».
        T.E


    Ainsi, ce fut au milieu du chapitre quinzième du livre d’Epicure que dormait le message de l’insondable pianiste ornant les couleurs de la maison au symbole de l’oiseau chanteur.
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